Les progrès de la médecine étant, durant des siècles lents et laborieux, les milieux populaires, durs au mal, répugnant souvent à s’adresser au « médecin de papier » (professionnel de la médecine), les remèdes du quotidien par les « simples » ou les « remégueux » ne répondant pas toujours à leurs attentes, le recours aux saints, à la Vierge ou au Christ, s’avère souvent l’ultime moyen pour obtenir soulagement et guérison. Ne sont-ils pas réputés accomplir des miracles ?
Très longtemps, même si une foi profonde imprègne l’ensemble de l’Europe, l’individu s’adresse, dans une mécanique superstitieuse, à des intermédiaires issus des livres saints qui jalonnent le calendrier ou qu’il lui arrive aussi de créer de toutes pièces.
C’est par des pratiques héritées du paganisme et christianisées, par des pèlerinages que l’on essaie de composer avec les saints ; mais c’est le plus souvent par la prière individuelle ou collective, les processions, que l’on implore la survie d’une communauté en péril en temps de peste ou que l’on demande, à la manière d’un service, une aide ponctuelle. Il arrive que l’on y associe, pour faire bonne mesure et mettre toutes les chances de son côté, quelque pratique magique…
Commissariat d’exposition :
Marie-Véronique Clin, conservateur du patrimoine,
Yvan Brohard, chargé de mission Art & Science de l’Université Paris Descartes